MON NOM, c’est Marguerite-Anouk Morand.
Dites Margot, c’est plus court.
Je demeure au sixième étage du centre
Baptiste.
J’ai quatorze ans, j’aime la crème glacée
menthe aux brisures de chocolat, les Space Girls
(sauf leur dernier CD), le ballon-volant quand
je pouvais jouer, et les romans. Tous les romans.
Tant à lire, et si peu de temps pour le faire !
Ce que je souhaite par-dessus tout ?
Voir le printemps.
Margot accepte mal le cancer qui lui a dérobé ses forces. Surnommée la reine par une patiente férue d'histoire, Margot observe la faune colorée du Centre Baptiste. Or, des morts suspectes ébranlent le fragile lien de confiance entre malades et soignants. Qui est cet ange de la mort que dessine le petit Jocelyn, muet?
Margot découvre vite que ses romans policiers ne contiennent pas toutes les réponses. Comme la reine historique, elle devra tout risquer pour protéger un innocent.
Journal de Margot – le mardi 13 octobre
MON POTEAU de sérum roule sur des roues de caoutchouc qui n’ont pas été changées depuis longtemps. Quand je marche dans le couloir, il y en a une qui grince, annonçant mon passage avec un crouyou-crouyou-crouyou! agaçant.
La docteure Lisette Magloire sort de son bureau à peine plus grand qu’une armoire, au sixième étage du centre Baptiste. Le centre Baptiste est un hôpital, mais les gens préfèrent dire un centre. Ça fait neutre, propre, ob-jectif, comme dit M. Sabourin, le directeur.
Lisette porte un sarrau bleu poudre de la même couleur que des pilules que je prends pour dire à mon estomac de ne pas s’emballer. La docteure n’a jamais les mains vides : elle tient des chemises de carton dans une main et sa vieille tasse de café dans l’autre.
Je repousse mon poteau de côté, ce qui fait grincer la petite roue. Crouyou-crouyou!
LIRE LA SUITELisette lève les yeux de ses feuilles.
– Bonjour Margot ! Alors, ça roule ?
Avec moi, elle a un code : elle ne me demande jamais, comme le reste du monde, si ça va. À une telle question, que puis-je répondre ?
Oui, nous allons bien, mon cancer et moi…
– Ça roule, dis-je.
Je la regarde en face. Je ne suis pas grande pour mon âge, et Lisette Magloire est plutôt trapue.
Elle remarque le gros roman policier accroché au poteau, dans un filet. Par l’épaisseur du livre et la position du signet, elle déduit que j’ai lu plus de deux cents pages depuis ce matin.
Un nuage de boue monte dans ses yeux. Je ne sais pas si c’est de l’approbation, car je suis une liseuse féroce, ou de l’ennui, car je ne fais rien d’autre de mes journées.
Ma condition m’a valu une dispense de la troisième secondaire. J’ai gardé seulement les manuels d’histoire et de géographie. L’histoire parce que c’est un voyage dans le temps, et la géo parce que les images aériennes déploient des paysages à faire rêver…
J’espère de tout mon cœur voir le prochain printemps. Mais, au « cas où », je lis tous les livres qui figurent sur une liste que j’ai compilée avec Internet.
J’ai une pile de trente-cinq livres.
REGROUPERSophie Lit au sujet deLa reine Margot a écrit:J'ai été agréablement surprise par ce petit polar pour ados. L'intrigue y est diablement bien menée.
Elsa Moulin au sujet deLa Reine Margot a écrit:Michèle Laframboise crée ici une histoire à la fois touchante et captivante
Ici, pas de déprime, seulement de la ténacité et la rage de vivre. Et aussi un suspens haletant.
La maison Vents d'Ouest a malheureusement cessé ses activités. Pour commander des exemplaires papier directement auprès de l'auteure, aller ici
Livre broché
Dimensions : 4.5 x 7 po épine: 0.75 po
Longueur: 308 pages
ISBN: 978-2-89537-328-5 broché