Théo, un travailleur humanitaire désabusé, rencontre un enfant-ouvrier d’une usine de carton, en Asie. La maturité et la résilience du jeune Malak, évoluant dans ces conditions difficiles, l’impressionnent.
Quand le garçon, du même âge que son fils, disparaît, Théo ne peut pas l’ignorer et laisser tomber. Sa quête de vérité soulève plus de questions que de réponse au sujet des pièges de l’aide structurée et des privilèges acquis.
Un drame psychologique sur fond de mondialisation, raconté par Michèle Laframboise, auteure maintes fois récompensée pour ses œuvres.
Le pied droit de Théo traversa le plancher.
Une combinaison d’équipements lourds, de climat tropical et des règlements de construction abâtardis avaient usé le bois pour lui donner une consistance de carton. Son talon heurta une solive de soutien qui courait sous le plancher, envoyant une onde de choc qui s’est réverbérée jusque sous son scalp.
Théo poussa un juron entre ses dents. Au moins, il n’était pas passé au travers des planches comme dans les dessins animés qui avaient si longtemps occupé ses samedis matin.
Des odeurs d’urine et de sueur empuantissaient l’endroit. Malgré la chaleur, il n’y avait pas une seule fenêtre ouverte dans l’usine. Sa blouse trempée collait à ses aisselles.
LIRE LA SUITEThéo retira son pied, notant une éraflure sur sa peau. Il aurait dû porter ses bonnes chaussures de cuir au lieu de ces sandales. Il se demanda lequel des millions de germes qui grouillaient dans ce milieu s’était infiltré dans son sang.
Des éclats de rire éclipsèrent le vacarme ambiant.
Théo se tourna vers la rangée de garçons qui manipulaient les bruyantes machines. Les jeunes, dont l’âge allait de neuf ou dix ans à presque dix-huit, détournèrent le regard.
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Si vous appréciez la fiction humanitaire de Jean-Christophe Rufin, vous aimerez côtoyer Théo, un coopérant maladroit mais sympathique qui s'interroge sur son engagement. Procurez-vous Le garçon de carton pour vivre les contrastes saisissants que traverse Théo. Vous ne pourrez oublier Malak…