Comment penser à l’intérieur de la boîte

Comment penser à l'intérieur de la boîte

Comment penser à l'intérieur de la boîte

Accoutumés à leur monde géologiquement dynamique, les Loongunis asexués ont besoin de fluctuations continues pour s’épanouir. Or, les dignitaires humains qu'ils reçoivent à bord de leur complexe vaisseau cubique supportent très mal cette incessante bougeotte. Ils souhaitent la stabilité, un concept étrange...

Quand un sabotage trahit la confiance entre les deux races, la situation empire. Contraints à l’immobilité, les Loongunis risquent de sombrer dans la dépression et la folie... à moins que leur linguiste ne trouve une solution!

La science-fiction à son meilleur, par Michèle Laframboise, une des auteures les plus primées au Canada!

7000 mots de SF bien dure... et croquante!

 

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Le plus jeune émissaire s’est penché à la fenêtre, ses épaules affaissées. Il a levé un bras, créant des plis en éventail sur son vêtement gris, puis il a frotté le tapis de cheveux jaunes couchés sur son crâne. Ses brins étaient si menus qu’on ne pouvait pas les distinguer à l’œil nu.

— Cette caisse me rend fou !

Il a émis un rire sans joie qui résonnait comme des craquements de la glace soumise à des tensions divergentes. J’ai rétracté mes pavillons d’oreille devant ce son déplaisant. C’est impoli de fermer ses oreilles en public, mais il me tournait le dos.

— On s’y habitue, a répondu son compagnon, d’une voix grave dépourvue de musicalité.

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Celui-là était plus âgé, habillé lui aussi de gris foncé avec une rangée de boutons argentés sur le devant. Ses cheveux offraient un horrible spectacle : une couronne de brins bruns tombant d’un désert de cuir pâle. Je pouvais renifler la sueur salée sous ses bras.

En montant à bord, les humains avaient pourtant semblé heureux. Il a suffi de trois cycles pour éteindre leur enthousiasme.

Je n’ai pas flairé tout de suite ce qui les rendait nerveux. Comme leurs cheveux figés n’exprimaient aucune émotion, j’ai dû me rabattre sur leur bouche et leurs globes oculaires. J’ai vite appris à associer certains réseaux de sillons sur leurs visages avec une émotion.

Ils détestaient la Boîte. Ils avaient même trouvé un surnom pour le désigner.

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Publication originale dans Géante Rouge 23 (2015)

 

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