Après 16 ans passés à assiéger les revues de SF anglophones, une brèche a été ouverte dans le magazine Asimov’s qui publie ce mois-ci ma nouvelle sarcastique « Shooting at Warner’s Bay ». (Ne cherchez pas mon nom sur la couverture, car entre 20 et 25 auteurs participent à chaque numéro double!)
Une promesse tenue
C’est un moment spécial que cette publication, car c’était là une promesse faite à mon père sur son lit d’hôpital en novembre 2014. J’avais alors déjà commencé mes cycles de soumissions, mais j’avais moins de nouvelles écrites. Maintenant, à 120+ textes écrits, dont 80 en cycle de soumission, je ne manque pas de munitions!
Je rappelle que mon bon papa Jacques E. Laframboise avait une grande bibliothèque de livres de SF et de fantastique (la collection Marabout noire). J’ai lu pas mal des auteurs d’horreur classiques (Jean Ray, Claude Seignolle…), mais la science fiction était vraiment plus mon truc. J’avais trippé sur la Fin d’Ylla, un truc très très ancien réédité par Marabout. Les Robots, d’Isaac Asimov. Un recueil de nouvelles traduites de Harlan Ellison. La science-fiction a enrichi mon imaginaire, même si elle ne m’avait pas rendue populaire vis-à-vis mes profs de français, pour lesquels existait La Littérature avec un grand L (généralement écrite par des Européens blancs morts depuis longtemps) et des paralittératures comme le policier, la SF, le fantastique, que je lisais volontiers.
Bien entendu, j’aurais préféré y arriver plus tôt pour que mon papa et ma grand-maman Laframboise (qui elle, aimait les romans policiers) puisse le voir. Mais, c’est la vie, et au moins les écrits persistent et combleront d’autres personnes.
Assiéger à force de persévérance
Les revues professionnelles américaines paient très bien, et trônent au sommet de ma liste d’adresses (maintenant électroniques) pour envoyer un manuscrit. Ensuite, si le texte était refusé, je passais aux revues moins prestigieuses, puis au semi-pro (qui paient, mais un peu moins) et enfin aux marchés « tokens ». Pour comprendre tous ces catégories, je vous recommande la page de Ralan, qui se dévoue depuis 25 ans pour démêler les « marchés » (vus du point de vue de l’auteur qui est payé parle magazine).
Le ratio d’acceptation des revues pro est très faible, c’est dire que mon ballon de fierté est bien gonflé.
Des revues comme Asimov’s reçoivent plusieurs milliers de textes par année. Et comme l’a souligné l’éditeur Scot Noel de la revue DreamForge, la qualité moyenne grimpe, ce qui rend le tri par les premiers lecteurs de la slush pile plus ardu. Le même phénomène se produit pour les autres magazine à mesure que le niveau de qualité d’écriture monte. Il ne suffit plus à l’histoire d’être bonne, il faut qu’elle sorte du lot. Et, pour moi, il fallait que je cesse de me dire « je dois faire comme X ou Y » et que je plonge dans ma voie favorite sans me sentir coupable de ne pas écrire dans les genres en demande avec plein de morts obligatoires comme l’horreur ou les thrillers. Et il faut écrire avec son cœur aussi.
L’histoire que j’ai pondu a coulé sans problème, a été amusante à écrire et n’a pas demandé trop de révision ou de ratures. Au fait, pourquoi est-ce que je précise « ma première histoire »? Parce que je révise une autre nouvelle, qui sortira en 2022 dans ce même magazine. Et je ne manque par de « munitions » pour les autres magazines de SF!
Asimov’s, Septembre-Octobre 2021, numéro double.
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